Madeleine

A 75 ans papa subit une opération du cœur, il fait un AVC pendant l’opération.

A sa sortie de l’hôpital, il fait 3 mois de convalescence dans une clinique spécialisée et il retrouve une mobilité mais tout de même réduite. Maman décide de le garder à la maison mais c’est un difficile apprentissage.

Il fait de nombreuses alertes suivies de séjours à l’hôpital puis convalescence. A chaque fois son état diminue et un jour les médecins nous conseillent fortement une assistance à domicile. Maman s’épuise mais à beaucoup de peine à accepter l’aide du CMS, finalement elle y est presque obligée.

Lorsque papa perd complètement sa mobilité, mon frère et moi décidons de soutenir maman. C’est à ce moment-là que je cesse complètement mon activité.

Le matin maman s’occupe de papa. Le cms vient pour la toilette et le lever. Après le repas de midi mon frère ou moi venant le coucher. Après la sieste de papa je viens pour le lever et faire des activités avec lui puis en soirée je le couche. Le cms passe après pour les préparations pour la nuit.

Au début, je me suis lancée tête baissée sans expérience, j’ai cherché des d’infos sur internet et petit à petit en vivant dans cette situation et avec l’aide du CMS, j’ai découvert diverses aides qui m’étaient précieuses pour soulager mon travail, comme par exemple, faire les bons gestes pour ne pas commettre d’erreurs. Aujourd’hui j’évolue chaque jour sereinement grâce à tout ce petit monde qui m’entoure

Je m’occupe de l’organisation et des tâches administratives de mes parents. Je plannifie également des courts séjours d’une dizaine de jours 4 à 6 fois par année, pour que maman reprenne des forces et que je puisse partir en vacances avec mon mari.

Sans l’aide de ses enfants, maman ne pourrait certainement pas garder papa.

Changer de vie brutalement a été relativement facile dans un premier temps mais après quelques mois, je me remettais en question, je trouvais ma vie trop calme sans trop d’intérêts comme si je n’étais plus bonne à rien! J’ai commencé à réfléchir comment je pourrais me sentir utile en faisant parallèlement une autre activité. Un jour, j’ai fait la connaissance d’une infirmière, j’ai senti un intérêt commun à mettre un nom sur les proches et leurs attribuer une place dans la société. Son discours m’a interpellé et je lui ai proposé de témoigner de mon expérience. Nous nous sommes revues et elle m’a présenté d’autres personnes intéressées au projet de créer une association de proches aidants. Enfin je me suis sentie exister et motivée pour la continuation de mon travail. Je suis maintenant un membre du comité et j’espère apporter un petit plus dans la réflexion de nos buts.

L’entente familiale se passe bien, nous avons toujours été liés donc plus de facilité à discuter. Je pense que le plus défavorisé dans ce cercle est certainement mon mari qui peine à comprendre mon attachement à ma famille. C’est difficile de plaire à tout le monde, mais je m’y efforce, ca vaut la peine !

 

Ecoutez le témoignage de Madeleine à la Ligne de Coeur, RTS